La ville de Rocroi, orthographié Rocroy avant la révolution, est située sur un plateau (altitude 400m) communément appelé plateau de Rocroi. Elle a obtenu le label « Village Etape » en 2012 et la marque « Petite Cité de Caractères » en 2014 ainsi qu’une étoile dans le guide vert Michelin depuis 2015
ORIGINES
L’origine du village remonte à 1198 lorsque le seigneur Nicolas IV de Rumigny a fait ériger une croix au nom de son vassal Raul du Chatelet au carrefour de deux chemins qui mène vers le Hainaut et la Meuse. Nicolas IV y fit construire un peu plus tard une chapelle qu’il a placé sous le saint patron qui porte son nom. Le lieu-dit aurait alors pris le nom de « Croix de Raul » puis « Raulcroix ».
Le nom dérive sans doute de cette appellation. Le seigneur a laissé construire quelques huttes pour les forestiers puis une maison forte qui s’est agrandie en village fortifié de palissades en bois. Ce n’est qu’entre 1546 et 1553, lorsque Martin du Bellay, lieutenant général en Champagne et Girolamo Marini commissaire général de fortifications en Champagne tous deux au service du roi François Ier, inspectent les villes fortifiées de l’est du royaume que le village de Raulcroix est choisi à cause de son accès difficile puisqu’entouré de marécages et de tourbières.
C’est très vraisemblablement sur des plans dessinés par Marini que le plan en étoile est né inspiré de l’architecture militaire italienne notamment celui de Palma Nova.
Le décès du roi en 1547 et celui de Marini en 1553 ne lui laisseront pas le temps de consolider les faibles fortifications du village élevées pendant la guerre de cent ans pour se protéger des bandes d’écorcheurs.
FORTIFICATIONS BASTIONNEES
C’est son successeur Henry II qui fera entreprendre les travaux par un Maître mâçon de Senlis, Loys Lenthe à partir de 1555 sur le principe bastionné. Les premières maçonneries apparaissent vers 1610. Contrairement aux idées reçues, ce n’est donc pas Vauban ( 1633-1704) qui a fait construire les remparts de Rocroi. Après ses trois passages à Rocroy (1673-1691 et 1696), le célèbre commissaire général des fortifications de Louis XIV y a apporté que très peu de modifications. Son oeuvre la plus importante est la construction de casernes, corps de garde, un hôpital et un arsenal.
Il propose en 1696, la construction de deux ouvrages extérieurs, à corne et à couronne. Mais ils ne verront jamais le jour, les caisses du royaume sont vides. Rocroy fera partie de la deuxième ligne du fameux Pré Carré Vaubanien. Un sentier touristique a été aménagé et couvre toute le deuxième ceinture des remparts.
URBANISME RADIOCONCENTRIQUE UNIQUE EN FRANCE
Ce qui fait l’originalité de la ville, c’est son urbanisme atypique radio-concentrique unique en France qui la fait surnommée « Ville étoile ». Elle a obtenu en 2012 le label ‘Village Etape » en 2014 la marque « Petite Cité de Caractère » et en 2015 une étoile au guide Michelin.
LA BATAILLE DE ROCROY
Le nom de Rocroi a résonné dans l’histoire de France, le 19 mai 1643, lorsque l’armée du royaume de France commandée par le Duc d’Enghien, futur Grand Condé, a mis en pièce l’armée espagnole qui occupait la Belgique actuelle. La victoire de Rocroi fut retentissante car inattendue face aux redoutables « tercios viejos » invaincus depuis un siècle. Elle est reconnue comme une référence et considérée comme étant l’une des dix plus grandes victoires militaires de l’histoire de l’armée française.
Dix ans plus tard, le même Condé, à la tête des troupes espagnoles revenait prendre Rocroy à la tête pendant la fronde. Mais la ville fut occupée par des régiments français et rendue à la France par le traité des Pyrénées en 1659.
LES RIEZES DE LA CROIX SAINTE ANNE
Le plateau de Rocroi appartient au socle primaire ardennais et au système cambrien. Pendant 600 millions d’années les couches imperméables qui le recouvraient ont laissé places à des poches marécageuse et spongieuses propices à la formations de milieux tourbeux appelés « rièzes ». Le climat submontagnard a fait apparaître depuis des milliers d’années une flore et une faune exceptionnelle. La carnivore drosera, la gentiane peumonante, l’arnica, les orchidées, les insectes et autres vertébrés cohabitent harmonieusement dans cette relique glaciaire. Ces rièzes sont en cours de mise en valeur avec l’aménagement du site de la Croix sainte Anne. Un patrimoine environnemental unique classé Natura 2000 qui a pour double objectif de préserver la biodiversité et le territoire.